Bienvenue à notre interview du Dr Séverine Alran, chirurgienne-gynécologue et sénologue à l’Hôpital Paris Saint-Joseph. Dans cet entretien, le Dr Alran nous présentera les spécificités du service gynécologique. Elle nous parlera également des pathologies prises en charge, des avancées médicales dans le domaine de la gynécologie (médicale et chirurgicale), des moyens technologiques et humains mis en place pour assurer des soins de qualité, ainsi que des projets phares que nous pouvons soutenir.
Pouvez-vous nous présenter votre service ?
Notre service est un service médico-chirurgical, c’est-à-dire qu’il y a à la fois de la chirurgie et de la gynécologie. Nous nous sommes centrées sur la santé des femmes, et cela va inclure tous les organes qui caractérisent le phénotype féminin, des seins à la vulve.
Nous avons plusieurs pôles d’activité :
- Une grosse activité de consultation, c’est-à-dire que le patient vient pour une pathologie, consulte donc un médecin spécialisé dans celle-ci puisque nous sommes référencés par typologie de pathologie.
- Pour ceux qui sont chirurgiens, il y a une activité de bloc opératoire qui constitue une partie importante de nos activités – avec des activités de robotique, de coelioscopie, d’hystéroscopie, de chirurgie gynécologique et du sein.
- Une activité d’urgences gynécologiques, dans laquelle les patients sont amenés par les pompiers, des correspondants en ville (cas d’hémorragie, infection, douleur aiguë extrême, …).
- Une activité d’hospitalisation où les patientes sont hospitalisées après certaines chirurgies lourdes ou pour des traitements médicamenteux en intraveineux : anti douleur, antibiotiques ou pour une surveillance après embolisation en sachant que la majorité de la chirurgie a lieu en ambulatoire, c’est-à-dire que les patients quittent l’hôpital après l’opération).
- Une activité nouvelle est la chirurgie hors bloc, c’est-à-dire que nous faisons de la chirurgie sous anesthésie locale, avec des aides infirmières. : hysteroscopie, chirurgie vulvaire, chirurgie du col de l’utérus, chirurgie de la douleur, chirurgie du sein.
- Une activité d’hôpital de jour en médecine qui permet en un jour de faire un bilan complet et proposer des thérapies en associant à 3 ou 4 professionnels de santé, cette activité est porté principalement par les gynécologues médicales, et associe des diététiciennes, et des sophrologues.
“L’effectif du service gynécologique est composé de plusieurs postes, tous importants et nécessaires à la bonne prise en charge de la patientèle.”
L’effectif du service gynécologique est composé de plusieurs postes, tous importants et nécessaires à la bonne prise en charge de la patientèle : 22 médecins (avec une compétence gynécologique en commun mais chacun ayant une spécialité), 12 chirurgiens, 4 gynécologues médicaux, 1 médecin généraliste ayant une compétence en oncologie, 2 radiothérapeutes 1 cadre d’hospitalisation, 1 sage-femme coordonnant le soin de l’endométriose, 1 cadre d’urgence gynécologique avec la salle de naissance, 1 infirmière d’annonce pour toute la cancérologie (répond aux questions entre le moment où nous la voyons et le moment où elle est opérée), 1 gestionnaire de consultation, des secrétaires faisant l’interface (prennent les appels, orientent, programment).
“[…] rapprochements entre spécialités très instructifs pour les soignants, et facilitant la prise en charge qui est ainsi simplifiée […]”
Notre service est en relation avec d’autres services.
Il y a notamment un couplage très intime avec les radiologues pour tout ce qui est de l’activité du sein, des fibromes utérins et des cancers gynécologiques faisant ainsi un binôme radio-chirurgical pour bilanter au départ afin de préciser les pathologies, préciser les lésions avant l’opération, …
Nous sommes également en lien étroit avec des chirurgiens digestifs, urologiques et proctologiques, mais aussi avec les dermatologues pour les plaies cutanées ou encore des médecins de la douleur, afin de bilanter la prise en charge de la douleur (règles douloureuses, endométriose, …),
Quant aux laboratoires, ils sont également importants dans le cadre de prélèvements suite à la détection d’infections génitales.
Les échanges se font sans tabou et, la caractéristique particulière de l’Hôpital Paris Saint-Joseph est de travailler collectivement entre spécialités, ce qui est très instructif pour les soignants, et améliore de fait la prise en charge des patient.e.s. Ce fonctionnement est une véritable force.
Et puis ensuite, il y a un lien avec les médecins de ville notamment pour comprendre comment nous allons articuler les échanges et le parcours de soin afin que les patients ne soient pas chahutés d’un endroit à l’autre et que nous soyons capable de parler le même langage.
Quelles sont les principales pathologies prises en charge ?
6 grands groupes de pathologie :
- Les Pathologies bénignes, c’est-à-dire que ce sont des boules qui peuvent être à différents endroits : dans l’utérus (fibromes, polypes), les ovaires (kystes), le col de l’utérus, la vulve, … Nous venons alors nous voir parce qu’il y a un symptôme, parce que c’est douloureux (règles hémorragiques, infertilité, …). Cette pathologie, bien que bénigne, peut avoir des conséquences sur la santé de la femme (saignement, fatigue, altération de la qualité de vie, infertilité, …). En fonction des constats (échographie, IRM pelvienne, ultrasons, …), un traitement adéquat sera mis en place (chirurgie, embolisation, …). Concernant le fibrome, notre Centre du fibrome est le 3e centre en France, c’est donc un pôle très fort où nous avons un binome radiologue / gynécologue (chirurgiens ou médicaux) essentiel. Nous sommes également accompagnés par une association qui aide d’ailleurs à la vulgarisation du fibrome. L’essentiel est de prendre en charge ces pathologies bénignes qui altèrent la qualité de vie des femmes, et ainsi d’éviter les errances médicales.
- Le Cancer, dont le pôle phare est le Centre du sein (20e en France, 2e sur Paris avec 500 chirurgies du sein par an), où nous avons créé un modèle très particulier : dans un petit centre de consultation, il y a les chirurgiens sénologues, les gynécologues et les radiologues et nous proposons en 1 jour des bilans complets pour commencer à proposer des traitements aux patients et éviter qu’elles errent d’un spécialiste à un autre. Ici, tout va être concentré sur un seul et même lieu et c’est le secrétariat qui va coordonner. En chirurgie du cancer du sein, le traitement conservateur est proposé en priorité ainsi que le ganglion sentinelle, les techniques oncoplastiques sont maîtrisées de tous les chirurgiens spécialisés dans le cancer du sein. En cas de nécessité d’ablation du sein pour cancer du sein, nous travaillons en étroite collaboration avec les chirurgiens plasticiens pour proposer dans la mesure du possible une reconstruction du sein. Nous renforçons également la cancérologie gynécologique avec une prise en charge multidisciplinaire autour des cancers de l’ovaires, des cancers de l’utérus, et du col, ainsi que des cancers de la vulve. Nos forces pour la cancérologie gynécologiques sont : 1/ le service d’urgence qui peut recevoir rapidement les masses ovariennes suspectes, 2/ l’hysteroscopie diagnostiques pour explorer les saignements anormaux, et définir si la lésion est cancéreuse pas, pour proposer un traitement au décours 3/ la colposcopie pour explorer le col de l’utérus suite à un portage de papillomavirus et un frottis anormal 4 la maîtrise des techniques chirurgicales les plus avancées comme la robotique, la coelioscopie et le ganglion sentinelle par immunofluorescence … Le service d’anatomopathologie contribue à poser un diagnostic précis et nous guide pour les traitements ciblés sur le cancer diagnostiqués. L’oncologie médicale, l’oncogénétique, et la présence de radiothérapeutes garantie à chaque patiente un traitement optimal, en lien avec une infirmière de coordination et une équipe de psycho oncologues.
- L’Endométriose : Nous sommes un des premiers centres de l’endométriose en France, et nous avons contribué à la mise en plan national stratégique de lutte contre l’endométriose en 2022 sous l’impulsion du Dr Eric Sauvanet et du Dr Erick Petit. Nous avons été précurseurs dans les réseaux endométriose Ville Hôpital en contribuant à former des sage-femmes, des médecins traitants, des médecins généralistes, et des gynécologues. Nous avons des réunions en lien avec la Ville pour qu’il y ait des échanges et que chacun apprenne. Il y a une filière, EndoSud, qui est portée par l’ARS, qui est coordonnée par l’Hôpital Paris Saint-Joseph et l’Hôpital Cochin où justement nous structurons ces réseaux de ville pour que les femmes ne subissent pas d’errance médicale. C’est un pôle fort basé sur un gros travail de coordination, de gestion de la douleur, de radiologie : Où sont les lésions ? Comment les décrire ? Comment les traiter ? Est-ce que cela va être par voie médicamenteuse, par voie chirurgicale, par dispositifs anti douleur, par radiologie ?
- Les Pathologies vulvo-cervico-vaginales et pelvi périnéales : d’origine infectieuse comme le papilloma virus, ou survenant après un accouchement, un traumatisme, des lésions dermatologiques, Le Dr Sophie Wylomanskiest notre référente et est réputée dans ce domaine. Depuis que nous en parlons, que ce n’est plus un tabou, c’est plus simple à gérer pour les personnes qui en souffrent et pour les médecins concernés. Un problème vulvaire est tout aussi important et ne doit pas être laissé de côté. La grande force de l’Hôpital Paris Saint-Joseph est qu’il y a un véritable continuum entre les gynécologues, proctologues et dermatologues. Il y a donc une expertise poussée, mais également celle des plasticiens pour la reconstruction. Nous traitons aussi les pathologies du clitoris et de la santé sexuelle.
Plusieurs spécialistes peuvent intervenir : gynécologues chirurgiens ou médicaux, médecins généralistes, infirmières spécialisées. Nous souhaitons créer une attractivité à la fois pour les médecins et les patientes.
- La Pelvi-périnéologie, concerne statique pelvienne qui, en cas de déficience, peut amener à des prolapsus (descentes d’organes). Nous avons donc une pathologie fonctionnelle avec des ligaments qui peuvent s’affaisser avec l’âge, être la conséquences de certains accouchements, ou des radiothérapies et de traumatismes. Nous ne sommes pas toujours obligés de faire une chirurgie et donc nous travaillons intimement avec les kinésithérapeutes pour tout ce qui relève de la rééducation de la sangle, de la musculature du diaphragme pelvien. Nous avons la possibilité de faire une échographie, tester les releveurs et les différents muscles, pour voir si les séances de rééducation seraient suffisantes pour éviter une chirurgie.
Nous pouvons également mettre en place des pessaires pour éviter que l’organe ne tombe. Nous avons créé une Unité de Médecine Ambulante où il y a un kinésithérapeute, un gynécologue et un échographe pour faire le point et décider des traitements qui sont les plus appropriés : rééducation , pessaire et/ou chirurgie.
- L’Institut de Gynécologie Médicale : nous explorons et traitons les anomalies de règles, des troubles de la fertilité, des troubles hormonaux, une hyperpilosité. Nous allons donc en chercher l’origine : est-ce que cela vient des ovaires ou d’origine centrale hypothalomo hyphysaire ou en lien avec des prises médicamenteuses, ou d’autres causes. Les gynécologues médicales proposent des bilans afin de définir le traitement adapté.
Il y a également les pathologies liées à l’âge de la vie des femmes : puberté, moment des grossesses pour celles qui en veulent ou non, la périménopause. La vie des femmes est pleine de rebondissements qu’on ne choisit pas, qui font partie de notre vie biologique. Il est important d’avoir à l’esprit que, pour nous, informer c’est soigner. Plus une femme sera informée, plus elle comprendra les traitements, et plus le soin sera accepté et mieux vécu. Il faut donc des mots clairs et simples à destination des patientes. Nous avons également une activité qui se fait soit à partir d’une consultation singulière médecin – femme, soit d’ateliers où nous allons réunir plusieurs femmes ayant une même pathologie et un échange se fera donc entre les patientes pour mieux apprendre et comprendre sa maladie. C’est vraiment une nouvelle façon de soigner et, je pense, il n’y a pas beaucoup de centres qui font cela en France.
Nous avons des référentes en gynécologie pour les femmes à risques vasculaires (problèmes de thrombose ou de saignement important) : comment choisir la contraception ? Comment allons-nous traiter les règles très hémorragiques ? Il y a des liens forts entre le service de médecine vasculaire. Nous proposons également la préservation de la fertilité. Par exemple, lorsqu’une patiente va avoir des traitements cancérologiques, comment préserve-t-on ses ovocytes si elle veut des enfants par la suite ? Ainsi, si après la chimiothérapie, les ovaires ne fonctionnent plus, nous savons que nous en avons mis de côté.
Il y a le service où les gynécologues médicaux font de l’échographie pelvienne, pour voir l’utérus et la perméabilité des trompes afin de cartographier la fonctionnalité de celles-ci et ainsi identifier si celles-ci ne sont pas bouchées, ce qui expliquerait une infertilité.
Quelles sont les avancées médicales récentes et nouvelles techniques que vous mettez en place pour améliorer le diagnostic et le traitement des patients dans votre spécialité ?
Ce sont les différentes techniques qui permettent d’avoir des chirurgies moins invasives.
- La robotique, pratiquée par 4 chirurgiens. Nous ne faisons pas toutes les chirurgies, mais de la chirurgie utérine soit quand il y a de gros fibromes, soit quand il y a des cancers de l’utérus. Cette chirurgie robot assistée permet d’être plus précise et d’avoir des suites opératoires plus simples.
- Les coelioscopies pour toutes les lésions ovariennes, les urgences (comme une grossesse extra-utérine rompue).
- La chirurgie laser pour les lésions vulvaires.
- L’hystéroscopie, qui consiste à mettre une petite caméra dans l’utérus pour diagnostiquer une anomalie la traiter Par exemple, si une patiente à des règles hémorragiques en rapport à l’endomètre hypertrophique, nous allons lui faire une thermocoagulation de l’endomètre à l’aide d’un petit dispositif que nous mettons à l’aide d’une caméra dans la cavité utérine et ensuite nous allons déclencher ce que nous appelons une cautérisation. Autre exemple, quand la patience a des polypes, nous pouvons faire sous anesthésie locale un retrait de ceux-ci à l’aide de la caméra et d’une petite pince. La patiente est réveillée, et évite une anesthésie générale. Cela se passe sur une chirurgie hors bloc, accompagnée par des infirmières. Nous pouvons faire un certain nombre d’interventions sous anesthésie locale avec un accompagnement infirmier et une assistance d’hypnose pour éviter d’endormir et de faire tout un trajet hypra-médicalisé.
- Pour le sein et les ganglions axillaires, nous utilisons des traceurs et repérage magnétiques qui aident à la désescalade chirurgicale.
- Nous proposons toutes les techniques de reconstruction du sein : les prothèses, les propres tissus de la patiente selon les morphologies, cela peut être “le gras du ventre (DIEP), le muscle du dos (dorsal), le muscle de la face interne de la cuisse (gracile) ou encore le lipomodelage.
- L’hypnose, associée à des techniques d’anesthésie locale, permet d’éviter l’anesthésie générale et améliore la récupération post-opératoire, en particulier chez les patientes agées ou réfractaires à l’anesthésie générale. Cette technique est très cadrée et les anesthésistes et infirmiers(ères) y sont formés, donc c’est véritablement une culture d’établissement.
Dans le domaine des médicaments, nous avons également de nombreuses avancées, que ce soit dans les traitements hormonaux, les nouveaux contraceptifs, des traitements de la fertilité.
Pouvez-vous nous parler des équipements médicaux et des installations de pointe que votre hôpital met à disposition pour assurer des soins de haute qualité, notamment pour les pathologies complexes ?
En termes de technologie, il y a :
- Le robot,
- tout ce qui est système NovaSure, la thermocoagulation,
- le MyoSure qui retire rapidement et simplement les polypes utérins sous anesthésie locale, c’est donc une nouvelle technologie permettant de ne pas endormir. Mais pour cela, il faut que les infirmières soient préparées, que la patiente arrivé en sécurité et en confiance. Donc ce sont de nouvelles compétences infirmières et médicales.
- Les techniques magnétiques et immunofluorescentes pour mieux repérer le cancer et les ganglions sentinelles.
L’arrivée du Botox en injection utérine ou pelvipérinéale pour soulager de certaines douleurs.Ensuite, nous avons également une nouvelle façon de soigner avec l’aide de l’hypnose, que ce soit pour le sein et pour tout ce qui est chirurgie vulvaire, cervicale et utérine.
Quels sont les moyens qui caractérisent votre hôpital et qui contribuent à offrir un environnement propice au rétablissement et au bien-être des patients ?
Pourquoi aller à l’Hôpital Paris Saint-Joseph ? Parce qu’il y a plusieurs disciplines, plusieurs compétences, toutes sont représentées, plusieurs professionnels qui sont en formation et qui se demandent toujours comment améliorer les soins. Nous nous posons des questions entre nous : des infirmiers(ères) vont faire écho à des médecins, et vice versa par exemple.
“Je tiens vraiment beaucoup à ce que les décisions médicales soient discuter en équipe pluridisicplinaire, et que la décision prise soit comprise et acceptée par les patientes.”
Au-delà de la culture du soin, nous avons également l’éthique, à laquelle je suis très attentive en tant que chef de service, car nous ne traitons pas une maladie mais une personne qui a une maladie qu’elle n’a pas choisie . Par exemple, Une personne qui a un grand âge et qui a un cancer, nous n’allons pas nous précipiter d’autant plus si la personne est fatiguée, qu’elle n’a pas envie de se faire soigner. Nous allons être dans une écoute de ce qu’elle souhaite afin de savoir quoi proposer, permettant ainsi d’être dans des décisions partagées. Avec la patiente et ses aidants.
“[…] permettre à la patiente d’arriver dans les meilleures conditions possibles […]”
L’accueil est aussi important, car il permet de rassurer afin de permettre à la patiente d’arriver dans les meilleures conditions possibles, en confiance, grâce à la compétence d’une secrétaire formée.
Cette confiance permet à ce que certaines patientes puissent se sentir suffisamment à l’aise pour parler d’éventuels traumas. Nous sommes après tout dans un espace d’accueil particulier donc nous pouvons recevoir de l’information et il faut savoir ce que nous devons en faire. Il est important de considérer l’information et de ne pas partir sur des à priori.
Dans la perspective d’une collecte de dons, quel est le projet phare à soutenir et qui pourrait contribuer à l’amélioration des soins et des traitements pour vos patients ?
“La santé des femmes est une priorité dans notre société, notre hôpital la promeut en soutenant nos projets.”
J’ai un projet très spécial et très coûteux qui me tient à cœur et il s’agit de l’HIFU (High Intensity Frequency Ultrasons), un appareil permettant de traiter les lésions par écothérapie. C’est une machine à 2 millions € et, ensuite, il n’y a pas de dispositif. Une fois que nous disposons d’une salle de 40 m² avec l’arrivée d’eau et des ultrasons, nous allons pouvoir traiter des fibromes, des cancers du pancréas, de la thyroïde.
C’est un pan de la médecine qui va arriver rapidement. Après, tout le parcours de l’achat et du remboursement va prendre du temps car cela fait concurrence à la chirurgie, à la radiologie et aux traitements hormonaux. Mais, le jour où les patientes sauront que nous pouvons traiter des fibromes par voie percutanée, sans se faire opérer et sans avoir de risques d’infection, elles sauront où aller.
Donc, si nous avions ces 2 millions €, nous pourrions le proposer à nos patientes et ça nous permettrait de faciliter la détection de fibromes plus tôt. En effet, le fibrome peut mettre 5 à 7 ans pour se déclarer, les femmes ont alors 38 ou 40 ans et c’est parfois un peu tard pour la grossesse. Si nous dépistons plus tôt les fibromes et que nous les neutralisons par l’échographie, cela éviterait d’avoir des problèmes 7 ans plus tard. Il y a une association qui porte beaucoup ce sujet, et il s’agit de Fibrome Info France, qui milite pour faire un plan fibrome afin que le fibrome soit une maladie reconnue qui touche les femmes et qui altère leur qualité de vie, allant jusqu’à avoir une problématique de fertilité. Dans le cas de femmes désirant avoir une grossesse, avec un diagnostic de fibrome, certaines questions sont sans réponse : Est-ce que le fibrome va grossir ? Est-ce qu’il perturbera la grossesse ? c’est possible mais pas sûr ;
C’est donc positionner, peut-être en amont, ce traitement pour éviter justement ces retards de diagnostic.
Il y a également d’autres sujets plus accessibles sur lesquels des collègues travaillent déjà comme le masque de réalité virtuelle, pour accompagner sous hypnose les patientes.
Le Parcours Patiente Ville Hôpital est un défi pour les années à venir. Nous nous y attelons pour construire avec les professionnels de santé de la Ville un parcours commun autour des patient.e.s en tenant compte de leurs éventuelles fragilités et de leur mode de vie au quotidien
La santé des femmes est une priorité dans notre société, notre hôpital la promeut en soutenant nos projets.