La migraine est la plus fréquente des céphalées.

Elle touche environ 10% de la population, 2 à 3 fois plus fréquemment les femmes que les hommes. Beaucoup de personnes, dont les migraines sont très rares, ne consultent jamais. Pour d’autres, la fréquence des crises et leur retentissement sur la vie quotidienne nécessitent une prise en charge médicalisée.

Tout mal de tête n’est pas une migraine et le diagnostic repose sur des critères stricts parmi lesquels on retiendra :

  • une céphalée d’apparition progressive et perçue de manière pulsatile « le cœur bat dans la tête »,
  • son caractère volontiers unilatéral au début, avant qu’elle ne se généralise,
  • son association à des nausées ou des vomissements,
  • sa durée de plusieurs heures voire plusieurs jours en l’absence de traitement.
migraine

Il arrive que la migraine soit annoncée ou accompagnée par des symptômes neurologiques tels que des fourmillements d’un côté du corps (main et visage), des scintillements ou une amputation d’une partie du champs visuel, ou des troubles du langage. On parle de l’aura de la migraine, qui dure de quelques secondes à quelques dizaines de minutes.

Lorsqu’une céphalée, de manière répétée, présente les caractéristiques typiques d’une migraine, le diagnostic repose uniquement sur l’interrogatoire et la réalisation d’un scanner ou d’une IRM cérébrale est inutile.

Le traitement de la migraine repose sur :

  • l’éradication des facteurs déclenchant : il peut s’agir d’aliments (vin ou chocolat, par exemple), de certains stress bien identifiés, d’odeurs particulières…
  • le traitement de la crise : souvent, un antalgique simple tel que du paracétamol, de l’aspirine ou un anti-inflammatoire (en l’absence de contre-indication) s’avère efficace. Dans le cas contraire, un traitement anti-migraineux spécifique est prescrit (triptan), dont il faut respecter scrupuleusement les règles d’utilisation.
  • le traitement de fond : il est justifié lorsque les crises sont fréquentes (plusieurs par mois voire par semaine), pour en prévenir le déclenchement. Les médicaments prescrits dans ce but doivent donc être pris tous les jours, qu’il y ait ou non crise de migraine. Des mesures non médicamenteuses telles que de la relaxation voire de la psychothérapie sont parfois utiles en complément.

Autres céphalées

En dehors des migraines, il existe de nombreuses causes de céphalées, qui constituent l’un des principaux symptômes de consultation médicale.

Le plus souvent, les céphalées ne traduisent pas la présence d’une lésion cérébrale. Il s’agit en effet souvent de :

  • céphalées psychogènes, encore dites de tension : ces céphalées prennent toute la tête (« en casque »), mais prédominent souvent au sommet du crâne. Elles durent toute la journée, du matin au soir, sans toutefois empêcher les activités quotidiennes. Elles ne s’accompagnent pas de nausées mais de contractions musculaires dans les épaules.Leur traitement repose sur des traitements à visée décontracturantes (médicaments, kinésithérapie douce) et d’une prise en charge psychologique.
  • céphalées par abus de médicaments : un des dangers des médicaments antalgiques est qu’ils peuvent à leur tour, lorsqu’ils sont consommés en trop grande quantité, générer des  céphalées chroniques. Il faudra dés lors organiser, de manière très progressive, un sevrage de médicaments pour rompre le cercle vicieux qui s’est installé. Le meilleur traitement est la prévention de ces céphalées par une conformité stricte à la prescription médicale.
  • céphalées par poussée hypertensive : en cas de poussée d’hypertension artérielle sévère, la pression intracrânienne augmente, entraînant des maux de tête qui disparaîtront avec la normalisation des chiffres tensionnels.
cephales

Parfois, cependant, une céphalée continue et inhabituelle peut traduire une lésion cérébrale. Il peut s’agir dès lors :

  • d’un accident vasculaire cérébral, le plus souvent hémorragique. Dans l’hémorragie méningée, l’installation de la céphalée est particulièrement brutale (« comme une bombe qui explose »),
  • d’une augmentation de la pression intracrânienne du fait de la présence d’une lésion qui s’étend plus ou moins rapidement dans le cerveau. On parle d’ «hypertension intracrânienne».
    La lésion en question peut être une tumeur, un abcès, une lésion inflammatoire, etc… La céphalée augmente progressivement en intensité et les médicaments antalgiques ne la font pas céder. Toute suspicion d’une telle lésion impose la réalisation en urgence d’un examen cérébral radiologique, au mieux une IRM cérébrale, sinon (seul examen disponible souvent, en urgence) un scanner cérébral
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