En cas de suspicion de cancer de l’ovaire (kyste suspect à l’imagerie, augmentation de l’abdomen avec présence de liquide, altération de l’état général avec constipation inhabituelle), l’Hôpital Paris Saint-Joseph propose un rendez-vous rapide (entre 1 et 7 jours de délai) avec une équipe spécialisée.
=> Numéro : 01 44 12 84 84
=> Questionnaire en ligne pour demander à être rappelé (délai entre 0 et 12h ouvrées)
Définitions
L’ovaire est constitué de 3 types de tissus :
- L’épithélium de surface, qui recouvre l’ovaire
- Le stroma qui constitue le corps de l’ovaire, et les cordons sexuels
- Les cellules germinales qui sont à l’origine des ovules

On classe les tumeurs de l’ovaire en fonction de la structure normale qu’elle reproduit.
Les carcinomes épithéliaux représentent 90% des cancers de l’ovaire. Ils se différencient eux-mêmes en plusieurs sous-types histologiques. Le carcinome séreux de haut grade est le plus fréquent.
Epidémiologie, facteurs de risque
Le cancer de l’ovaire est un cancer rare. Avec 5348 nouveaux cas en 2023, il constitue la 8e cause de cancer chez la femme en France.
Les études ont montré un impact faible des facteurs environnementaux, et très modéré des facteurs liés aux hormones et à la reproduction. L’utilisation de la pilule contraceptive constitue toutefois un facteur protecteur utilisable en prévention primaire. Les antécédents familiaux constituent le principal facteur de risque de cancer de l’ovaire. Une femme avec un antécédent familial du 1er degré a 3 fois plus de risque de développer un cancer de l’ovaire. Les principaux gènes identifiés sont les gènes BRCA1 et BRCA2 dont la mutation germinale confère une prédisposition aux cancers du sein et de l’ovaire. Le risque cumulé à 80 ans de développer un cancer de l’ovaire est de 44% en cas de mutation BRCA1, et de 17% en cas de mutation BRCA2.
Diagnostic
La majorité des cancers de l’ovaire est diagnostiquée à un stade localement avancé. Les signes les plus fréquents sont alors :
- Une augmentation du périmètre abdominal
- Une constipation
- Une perte de poids et d’appétit
- Une fatigue anormale
- Des douleurs abdominales
Dans certains cas, il est suspecté sur un kyste de l’ovaire unilatéral ou bilatéral avec ou sans épanchement. Le kyste peut être découvert de manière fortuite ou devant une pesanteur, des douleurs, une voussure sus-pubienne.
Devant ces signes, une échographie pelvienne est réalisée, puis une IRM pelvienne (injectée, avec séquences de diffusion) afin de caractériser précisément le kyste (classification ORADS qui est un score de risque de malignité à l’IRM), ou d’emblée un scanner thoraco-abdomino-pelvien en cas d’épanchement abondant appelé « ascite ».
Un bilan biologique complet (dont nutritionnel), et le dosage des marqueurs tumoraux est prescrit (ACE, CA19.9, CA125).
Les traitements
- Cancer de l’ovaire localisé
En cas de cancer localisé à un ou deux ovaires, la prise en charge consiste en une annexectomie (exérèse des ovaires et des trompes) bilatérale (coelioscopie ou laparoconversion médiane si besoin) +/- hystérectomie et stadification péritonéale (omentectomie = exérèse du grand épiploon, et biopsie péritonéale). En cas d’adhérences de l’ovaire à d’autres structures, d’autres gestes chirurgicaux sont parfois nécessaires. Un curage ganglionnaire en fonction du type histologique peut être indiqué dans un 2e temps.
Dans la grande majorité des cas, la chirurgie est suivi d’une chimiothérapie.
- Cancer de l’ovaire localement avancé
En cas d’implants tumoraux présents sur le péritoine (fine enveloppe recouvrant les organes de la cavité abdominale), on parle de carcinose péritonéale.
La prise en charge consiste en une cœlioscopie diagnostique et exploratrice : il s’agit d’une courte chirurgie avec une caméra insérée au-dessus de l’ombilic pour réaliser des biopsies et visualiser l’extension de la maladie (score PCI « Peritoneal Carcinosis Index »).
En fonction de l’étendue de la maladie et en fonction du type histologique, la prise en charge peut débuter par :
- Une chimiothérapie suivie d’une chirurgie puis reprise de la chimiothérapie,
- Ou bien d’une chirurgie première suivie d’une chimiothérapie.
Des traitements d’entretien peuvent être indiqués en fonction des caractéristiques de la tumeur (Bevacizumab, Inhibiteurs de PARP).