Varices pelviennes

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Mon médecin m’a dit que j’avais des varices pelviennes, que dois-je faire ?

Les varices pelviennes sont des varices situées dans le pelvis ou petit bassin, c’est-à-dire dans la partie basse du ventre. Elles sont très fréquentes chez la femme, surtout après une ou plusieurs grossesses. En effet, pendant la grossesse les veines se dilatent dans le petit bassin pour répondre à l’augmentation du volume de sang nécessaire au développement du bébé.
Certaines veines restent dilatées après la grossesse, et on peut parler de varices pelviennes sans que cela soit anormal ou inquiétant, surtout si vous n’avez aucun symptôme.
La plupart du temps, elles sont détectées fortuitement, c’est-à-dire au décours d’un examen réalisé dans un tout autre but que de rechercher des varices dans le bassin, par exemple au cours d’une échographie de votre utérus et de vos ovaires, ou lors d’une échographie de grossesse.

Qu’est-ce que le syndrome de congestion pelvienne ?

Le syndrome de congestion pelvienne est une cause fréquente de douleurs pelviennes chroniques et non cycliques, persistantes. Il concerne préférentiellement la femme multipare (ayant eu plusieurs grossesses), mais pas uniquement.(1)
Les douleurs qu’il occasionne peuvent augmenter lors de l’activité physique, la position debout, les manœuvres de Valsalva (toux, défécation) etc. et peuvent parfois altérer la qualité de vie par des symptômes se manifestant surtout en fin de journée tels que des lourdeurs ou pesanteurs périnéales et/ou lombaires à la suite d’une position debout prolongée, ou encore des douleurs pendant/après les rapports sexuels. (2)(3) Il peut s’y associer parfois des troubles urinaires, un météorisme abdominal (ballonnement) ou rarement, un écoulement vaginal clair.
L’hyperpression abdominale, que l’on rencontre chez les personnes ayant un surpoids ou une obésité abdominale, peut également être à l’origine de symptômes s’en rapprochant.

(1) FAUCONNIER, A. et FRITEL, X. Algies pelviennes chroniques d’origine non endométriosique. J Gynecologie, Obstetrique et Biologie de la Reproduc, 2010, vol. 39, p. s1-S342.

(2)MONEDERO, J. Leal, ZUBICOA, E., et SOLÉ, A. Laraña. Syndrome de congestion pelvienne. Angéiologie, 2010, vol. 62, no 4, p. 13.

(3)FRITEL, X., FAUCONNIER, A., et CHAPRON, C. Algies pelviennes chroniques de la femme. Orientation diagnostique et conduite à tenir. Encycl. Med. Chir.(Elsevier, Gynécologie), 2006.

Je suis enceinte et j’ai des varices, que dois-je faire ?

La grossesse est une situation où les veines sur le ventre et les jambes peuvent devenir apparentes. Il est même possible de voir apparaître des varices (=veines dilatées, tortueuses, superficielles) au niveau vulvaire, fessier et des membres inférieurs.
Cela résulte de deux mécanismes principaux :

  • pour pouvoir assurer les besoins du fœtus, l’utérus nécessite un afflux sanguin important. Il faut donc que le sang, arrivé par les artères utérines notamment, reparte au cœur via les veines du pelvis. Or ces veines doivent déjà participer au retour veineux des membres inférieurs.
  • l’utérus contenant le fœtus est de plus en plus volumineux au cours de la grossesse, il est donc un « obstacle » mécanique au retour veineux des membres inférieurs et du pelvis.

Ainsi, si vous constatez l’apparition de varices des membres inférieurs lors de la grossesse, celles-ci peuvent régresser tout ou en partie après la grossesse.
La présence de varices au cours de la grossesse est un facteur de risque de thrombose discuté mais globalement reconnu. (1) Néanmoins, ce risque est largement modulé par d’autres facteurs tels que les antécédents de thrombose, l’alitement, la fin de grossesse et le post-partum etc. (2)
Un traitement anticoagulant à titre préventif de la thrombose ne sera prescrit que rarement, en fonction de vos facteurs de risques et après discussion avec votre Gynécologue.
Vous pouvez porter des chaussettes, bas ou collants de compression veineuse afin de soulager vos symptômes durant la grossesse.
Nous vous conseillons d’attendre au minimum 3 à 4 mois après votre accouchement avant de consulter un Médecin Vasculaire (=Angiologue) pour un bilan d’insuffisance veineuse.

(1) BOIVIN, P. Varices au cours de la grossesse. La Lettre du gynécologue, 1998, no 233.

(2)POTTIER, P., PLANCHON, B., PISTORIUS, M.-A., et al. Facteurs de risque de la maladie thromboembolique veineuse chez des malades hospitalisés en médecine interne: une enquête cas–témoins sur 150 patients. La revue de médecine interne, 2002, vol. 23, no 11, p. 910-918

J’ai constaté des varices sur mon ou mes testicule(s), c’est grave Docteur ?

La dilatation d’une ou plusieurs veines au niveau d’un ou des deux testicules est appelée une varicocèle testiculaire. Dans la majorité des cas, c’est le testicule gauche qui présentera des varices, pour des raisons anatomiques.
La varicocèle testiculaire est une pathologie fréquente, qui peut atteindre 22% des hommes. (1)
Elle peut être totalement asymptomatique chez certains, ou être source de pesanteur testiculaire en fin de journée, particulièrement par temps chaud, ou encore à un stade plus avancé, entraîner une augmentation de volume du ou des testicules.
La varicocèle peut être également découverte dans le cadre d’un bilan d’infertilité. En effet, en présence d’une varicocèle, la production de spermatozoïdes peut être altérée. La réalisation d’un spermogramme révèlera fréquemment une altération de certains paramètres spermatiques, dont l’oligoasthénotératozoospermie est l’anomalie la plus fréquemment identifiée (= spermatozoïdes moins nombreux, moins mobiles, déformés).
L’examen clinique réalisé par votre Médecin généraliste ou votre Urologue notamment est très important et doit être la première étape avant toute réalisation d’examens complémentaires. Ce bilan de première intention pourra comporter d’abord une échographie scrotale (= échographie des testicules) et une échographie du rein et des voies urinaires, éventuellement une échographie des veines de l’abdomen ainsi qu’un spermogramme. (2)
Le traitement n’est pas systématique et sera fonction de l’ampleur de vos symptômes et surtout discuté en cas d’altération de la production de spermatozoïdes (mais n’est pas non plus systématique dans ce cas) et chez l’enfant ou l’adolescent avec retentissement sur la croissance des testicules. Le principe du traitement est de bloquer le reflux de sang vers les veines des testicules. Pour cela, deux possibilités sont envisageables :

  • l’embolisation per-cutanée en radiologie interventionnelle (c’est le même principe que le traitement par embolisation des varices pelviennes de la femme) : introduction de coils (dispositifs médicaux ressemblant à de petits ressorts) ou à l’application de colle biologique, directement dans les varices testiculaires pour aller les obstruer, en passant via une veine du bras ou du pli de l’aine.
  • chirurgicale : votre Urologue réalisera sous anesthésie, une petite incision d’environ 3cm au niveau inguinal, du côté de la varicocèle pour aller réaliser une ligature des veines responsables.
    Il faudra ensuite réaliser un spermogramme à 3 mois et revoir votre Urologue en consultation de suivi.

(1) NEVOUX P, ROBIN G, GONHEIM T. et al. Varicocèle et infertilité : mythe ou réalité ? Progrès en Urologie – FMC,Volume 19, Issue 4,2009,Pages F126-F130,ISSN 1761-676X, https://doi.org/10.1016/j.fpurol.2009.06.002.

(2) WAGNER, Laurent et TOSTAIN, Jacques. Varicocèle et infertilité masculine: recommandations comité andrologie-AFU 2006. Progrès en urologie, 2007, vol. 17, no 1, p. 12-17.

Liste des contributeurs pour la rédaction et l’iconographie (par ordre alphabétique):
Mathilde Dauguet, Joseph Emmerich, Claudine Hamel-Desnos, Mathilde Pécourt, Jade Rivet.

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